OLANGI SUMPI Ruth
6ePrimaire (2015 – 2016)
Née à Kinshasa, le 05 août 2004,
Kinshasa, novembre 2015
Bonjour, je m’appelle Olangi Sumpi Ruth, fille de Monsieur Olangi Lokale Nico et de Madame Masengu Katana Anne. Nous sommes à six qui composons la famille : quatre enfants et deux parents. L’aînée s’appelle Olangi Shungu Ariel, la deuxième c’est Esther, la troisième c’est Keren et moi je suis la cadette de ma famille.
Ariel est en 5esecondaire à l’I.T.I Gombe (Institut Technique Industriel), Esther est en 4esecondaire à l’E.C.A.MO (Ecole Chrétienne Arche de Moïse), Keren est en 2esecondaire aux Gazelles et moi je suis en 6eprimaire aux Gazelles. Mon père est comptable dans un supermarché qui se trouve à Mbanza-Ngungu. Ma mère est secrétaire aux Gazelles. A l’école nous organisons un concours littéraire Heidi, et j’ai décidé de participer à ce concours littéraire. J’aimerais envoyer une lettre à une amie qui ne se trouve pas ici mais qui se trouve en France.
Aujourd’hui, je vais vous parler d’une amie qui s’appelle Bakembo Nakazadi Christelle.
C’est une amie que j’ai connue depuis la troisième maternelle. Nous sommes vraiment des amies. Nous avons grandi ensemble. Quand nous avons atteint la 5eprimaire, elle nous dira qu’elle devait aller en France chez sa tante. Le jour suivant, elle n’était pas venue à l’école. Et le lendemain, une amie m’invite à sortir de l’enceinte de l’école. Je suis sortie et surprise, Bakembo se tenait devant moi. Elle s’était déjà fait tresser et elle me dira qu’elle voyagera le lendemain. « C’est vrai ? » me suis-je exclamée. « Oui », me dit-elle. Nous nous sommes embrassées. Elle me dira « Vous allez me manquer ». Dis-le aussi aux autres ; et le lendemain, j’ai dit ça aux autres. Heureusement qu’elle a laissé son numéro de téléphone. Mais malheureusement le numéro ne passe pas. J’ai essayé plusieurs fois mais en vain. Ma mère me dira qu’elle avait donné son numéro de Kinshasa et une fois en France, ce numéro n’était plus valable. Elle me manque vraiment. Sa mère m’aimait beaucoup. Tournons la page.
Comme je suis là, je voudrais dire à Bakembo qu’elle doit rentrer ici à Kinshasa, car « c’est bien de vivre chez soi ».
Même si ici la vie est dure, mais c’est bien de vivre chez soi. Je vais vous dire pourquoi. Le grand-frère de ma mère était allé en Angola, il y a longtemps. Là-bas, il n’avait pas de famille. Il est entré plusieurs fois en prison. Par malheur, un soir ma tante envoie un message à maman qui disait que mon oncle avait connu un accident de moto. Il a reçu un choc à la tête. C’est la raison pour laquelle maman a tout fait pour qu’il revienne ici à Kinshasa. C’est juste pour montrer que c’est bien de vivre chez soi. Tournons encore cette page.
Mais je peux également vous parler du grand-frère de mon père qui se trouve en Suède. Lui aussi doit rentrer ici à Kinshasa pour que nous puissions souffrir dans ce pays qui est nôtre. Malgré que j’y vis toujours et j’ai honte. A chaque fois qu’il vient ici, il nous apporte des habits, des téléphones, etc.
Je veux vraiment que Bakembo rentre. Comme elle est chez sa tante, c’est supportable. Mais, moi aussi je suis fatiguée de ce pays. Je ne sais pas pourquoi le Président ne fait même pas son travail en tant que président. Mais le nôtre n’arrange même pas les routes, ni les macadams. L’électricité n’est plus courante. Bref je suis vraiment fatiguée de ce pays.
Je veux que Bakembo rentre, pour que nous puissions encore causer et ricaner comme avant. Je me souviens encore du temps où nous étions en cinquième. Des fois nous nous disputions mais souvent nous ricanions. D’ailleurs je suis une fille de Dieu et je n’aime pas avoir d’ennemis. Car la Bible nous dit : « Si cela ne dépend que de vous, soyez en paix avec tout le monde ». Si on t’a fait du mal, il faut pardonner.
Un jour, j’ai reçu un appel. Le numéro affiché sur l’écran était celui de Bakembo. J’ai décroché. C’était la mère de Bakembo. Je lui ai dit que c’est moi Olangi. Elle s’est étonnée et elle a demandé si j’avais le numéro de sa fille en France. Je lui ai dit non. Elle s’est mise à me poser des questions. Je lui ai répondu. Et je lui ai demandé comment allait mon amie Bakembo. Elle me répond qu’elle va bien, qu’elle me salue chaque jour. Quand j’appelle, poursuit-elle, elle dit que tu lui manques beaucoup. Et la mère me dira qu’elle parle maintenant bien français. Plus que nous d’ailleurs. Moi je me dis que du fait qu’elle soit partie en France, elle doit bien parler le français.
Maintenant parlons un peu de la pluie. Nous sommes pendant la saison des pluies. Je commence à remarquer qu’il pleut tous les jours. Et ces pluies abîment les routes, les avenues deviennent boueuses et inondées. J’ai aussi entendu dire qu’il y avait des gens qui avaient perdu leurs maisons : l’eau y est entrée. J’en ai eu pitié.
Mon église aussi était inondée. Un lundi, je suis allée à l’école, je n’ai pas trouvé le maître, mais seulement madame Kembo. J’ai demandé où est le maître ? On me dit qu’il n’était pas venu. Le Directeur nous dira qu’il n’a pas pu venir car tout était inondé chez lui à la maison. Et le soir, quand ma grande-sœur est rentrée, elle nous dira que l’église était inondée. J’ai dit que c’était normal que le maître ne vienne pas parce qu’il habite sur l’avenue de l’église.
La pluie n’a jamais arrangé quelque chose du côté de la route. Mais ça fait deux jours que nous n’avons pas d’eau à boire, ni pour nous laver, parce que l’eau ne coulait pas. Nous, pendant qu’il pleut, nous recueillons l’eau de la pluie parce qu’il n’y a plus d’eau au robinet. Et un soir, nos voisins nous ont réveillé pour que nous puisions de l’eau. Nous avons tout rempli parce que c’était difficile d’avoir de l’eau.
Nous avons suivi un documentaire filmé ici à Kinshasa. Il y avait des maisons où on a fait sortir chaises, tables et lits trempés. Certaines mamans refusaient qu’on les filme, parce qu’elles avaient honte de ce qui leur arrivait. On a aussi filmé un papa qui vidait l’eau de sa parcelle, car celle-ci était remplie d’eau. Les journalistes lui ont demandé s’il allait tout épuiser tout seul. Il a dit oui. Et pourtant sa parcelle était remplie d’eau. Cette eau atteignait ses chevilles. Mais moi, ma mère m’avait raconté que quand nous étions à Caféier, à notre ancienne adresse, nous étions inondés. Notre tante dormait au salon, par terre. Elle avait sursauté. Elle avait appelé maman. Celle-ci s’était réveillée. Tous nous sommes sortis de la maison. Bon, tournons cette page.
Mes vacances de Noël
Mes vacances de Noël se sont bien passées. Je les ai toutes passées à la maison. Les vacances ont débuté mercredi 23 décembre 2015. Quand je suis rentrée à la maison, ma mère avait décidé que la fille de sa sœur vienne en vacances chez nous. Maman a demandé à ma tante qui habitait avec nous d’aller la chercher le lendemain, jeudi. Elle était partie le matin. Elle est rentrée vers 16 heures. Mes sœurs devaient aller à l’église. Nous étions restées : ma tante, ma cousine et moi. Ma cousine était malade. Elle prenait des produits pharmaceutiques. Mais sa maman voulait seulement qu’elle vienne en vacances.
Ce jeudi, nous n’avons pas dormi durant toute la nuit avec les malaises de la malade. Le matin, elle se portait bien, tandis que le soir, elle nous dérangeait. Le vendredi, c’était la fête de Noël. Mais nous ne célébrons pas cette fête dans notre église. Ma tante Célestine était venue nous rendre visite. Béliane, la cousine malade, l’aimait beaucoup. Quand elle voulait rentrer, Béliane commençait à pleurer. Elle tenait à rentrer avec ma tante. Comme tante Célestine ne rentrait pas directement, elle ne pouvait l’emmener. Elle a pleuré jusqu’à se fatiguer. Et elle avait commencé aussi la toux. Ça la dérangeait terriblement. Ma tante et ma sœur se sont apprêtées pour aller la raccompagner chez eux. Nous lui avons fait des au revoir.
Le samedi 26 décembre 2015, nous nous sommes bien réveillés. Maman a appelé mon oncle pour lui annoncer notre visite chez lui. Il a accepté. Nous nous sommes égarées avant qu’on ne nous indique le chemin. Lui n’était pas à la maison. Il était allé à un deuil avec sa femme. Il a appelé son neveu pour qu’il vienne nous chercher. Ce neveu était accompagné de Marcel et Maguy, les enfants de mon oncle. Et quand nous sommes arrivés, nous sommes entrés dans la maison. Ils nous ont salués. Mais leur cadet ne nous avait pas salués car il était concentré à la PlayStation. Son oncle l’a grondé. Il est sorti en pleurant et ma sœur Esther l’a appelé. « Sam, pourquoi tu pleures ? » demanda-t-elle. Il dit que son oncle Landry a refusé qu’il joue à la PlayStation. On lui a demandé pourquoi, et il répondit : « Parce que je ne vous ai pas salués ». Nous lui avons demandé de nous saluer. Il l’a fait.
L’aîné, Marcel nous a demandés si nous voulons quelque. Nous lui avons répondu. Il nous a donné des biscuits sous forme de lettres d’alphabet français et des chiffres. Nous avons essayé de jouer en cherchant à composer nos noms avec ces lettres. Nous avons posé quelques questions à nos cousins et à notre cousine. Leur bonne n’avait pas encore balayé la maison. Quand elle avait fini, nous sommes entrés.
Nous n’avions plus envie de rentrer. Parce que là-bas, dans leur maison, il y a la connexion 24h/24H. Mais si tu sors de la parcelle, la connexion s’arrête. Ma tante regardait les séries. Nous, nous avons causé jusqu’à nous fatiguer. Ma sœur Esther était connectée avec la tablette de Landry. Marcel, l’aîné était le plus cool de la maison. La fille Maguy n’était pas vraiment cool. Elle ne parlait pas aux gens. Leur bonne avait appelé Maguy pour lui dire de demander à ses frères s’ils veulent manger. Ils ont accepté. Après, nous aussi à notre tour, nous avons mangé. Après avoir mangé, nous avons continué à grignoter des biscuits et boire encore du sucré. J’avais ramené mon sucré à la maison. Nous nous sommes préparés pour rentrer à la maison, parce qu’on nous appelait déjà à chaque seconde. Mon oncle était rentré, accompagné de sa femme à l’instant où nous voulions rentrer.
Il a dit à Landry de nous raccompagner jusqu’à l’entrée de la cité Maman Mobutu. Celui-ci nous y a déposés et nous avons pris un taxi. Arrivés à l’UPN, nous avons pris le bus appelé « Esprit de vie » et nous sommes arrivés sur le Rond Point Victoire. Nous avons poursuivi avec la marche à pied jusqu’à la maison, car ce n’était pas très loin. Là, nous avons causé, repassé nos habits pour dimanche. A la sortie de l’église, nous avons raconté à ma grand-mère et ma tante, mes oncles. Ils étaient contents. C’était mon jour préféré. Mais nous n’avions même pas envie de retourner à la maison.
Le lundi matin, j’ai brossé mes dents, je me suis lavée et je suis allée acheter du pain. Après avoir pris le petit déjeuner, je suis allée chez nos voisins qui sont aussi nos cousins pour jouer. Ma sœur Esther m’a appelée pour puiser de l’eau dans les bidons parce que le robinet coulait à nouveau et le courant était rétabli. Je suis partie. Et quand j’ai fini, j’ai mis le chlore. Il faut attendre 30 minutes avant de consommer cette eau. Tous les jours restants, c’était la même chose.
Le jeudi 31 décembre, c’était la veillée de la Bonne Année à l’église. Nous étions tous partis vers 20 heures. Et nous sommes rentrés le lendemain vers 9 heures. Et pendant que nous étions à l’église, nous avons perdu un frère. Il avait piqué une crise cardiaque. Mais l’église n’était pas au courant. Ce papa s’appelle : Armand Mayala. Nous le connaissions, lui et toute sa famille. Nous avions une fois été locataires chez lui. A la sortie de la veillée, papa a appris à maman cette mauvaise nouvelle. Maman n’a pas cru tout de suite. Le jeudi suivant, le pasteur a annoncé la mort de Papa Mayala et la sortie du corps. Maman et mon grand-frère étaient partis à ce deuil. Ma mère avait passé la nuit là-bas, mais mon frère était rentré. Le matin, quand maman est revenue, elle a sorti la machine à laver, ainsi que nos vêtements sales pour lessiver. Elle les a tous nettoyés. Comme d’habitude le matin, je suis allée acheter du pain avec ma petite sœur Béliane. Après, nous avons pris notre petit déjeuner.
Le lundi, c’était la reprise des cours. Nous avons repris l’école le 11 janvier 2016 à 7h15’. Parce que chaque lundi nous faisons le salut au drapeau. J’étais contente de revoir mes amis. Nous étions tous heureux.
Le 15 janvier, la mère de Béliane est venue la déposer chez nous. Un matin, pendant la réunion familiale, ma mère nous a dit qu’au plus tard 19 heures, nous soyons tous à la maison. Mais ma grande sœur Esther, je ne sais pas si elle fait exprès de revenir à la maison après 19 heures, voire 20 heures. Quand elle rentre vers ces heures, maman la gronde. Et après la réunion, Esther sort les assiettes pour laver la vaisselle et moi je vais me laver. Ma tante lave Béliane.
Maman m’a donné de l’argent pour acheter du pain. Et après avoir pris mon déjeuner, je suis allée jouer avec mes cousins. Je suis revenue à la maison, j’ai bercé Béliane et elle s’est endormie. Je suis allée la déposer au lit et je suis encore rentrée continuer mes jeux en attendant de manger à midi. Le soir, j’ai suivi un peu de jeux sur l’ordinateur et je me suis endormie. Béliane était déjà endormie.
Dimanche matin, c’était l’anniversaire de Keren. Elle est née le 17 janvier 2002. Ma tante était venue chercher sa fille. On a un peu causé et elles sont parties. Nous, nous sommes partis à l’église. A la sortie du culte, nous avons un peu causé, puis, nous sommes rentrés à la maison. Il n’y avait pas d’électricité. Nous avons causé, nous avons mangé puis nous avons dormi.
Le matin, nous sommes allés à l’école. Nous avons commencé à hisser le drapeau, puis, nous sommes entrés dans nos salles de classe. Vers douze heures et demie, nous sommes sortis et nous sommes rentrés à la maison. Le mardi matin, je suis allée à l’école. Il y a eu des stagiaires qui nous ont enseigné. A la récréation, j’ai joué avec mes amies. La vie était trop bien et on a sonné la fin de la récréation, nous sommes entrés en classe. Quand nous sommes entrés, le directeur était entré en classe pour parler à nous, les filles, de la façon dont nous jouions avec la vie et comment nous devons nous préparer au concours. Il nous a parlé puis nous a promis des cahiers de 24 pages où chacun présentera les examens comme les grands du secondaire. Il a annoncé que ces examens commencent le lundi 1erfévrier 2016.
Quand le directeur est sorti, nous avons continué nos cours et à la sortie je suis rentrée à la maison avec Kisoka. Je crois et je pense que je réussirai à ce concours. Notre maître aussi nous parle et nous dit qu’il faut bien travailler pour passer de classes et moi j’aimerais beaucoup étudier pour passer de classes et je crois que le Seigneur Jésus-Christ me donnera la sagesse et l’intelligence. Et que je pourrai être concentré dans le travail.
Moi, mon grand-père et ma grand-mère paternels sont tous deux morts, mais ma grand-mère et mon grand-père maternels sont tous deux vivants. Mes grands-parents ont mis au monde neuf enfants : cinq garçons et quatre filles ; ma mère est la deuxième de sa famille. Elle est la première des filles. J’aime beaucoup mes grands-parents parce que ce sont eux mes seuls grands-parents qui me restent. Dans la famille de mon père ils sont au nombre de six.
Chez nous, nous sommes quatre enfants : trois filles et un garçon. Ma mère est une bonne maman et je dis que personne ne peut la remplacer parce qu’elle est une maman que j’aime beaucoup. Je les aime bien, elle et mon père parce qu’ils sont des parents gentils et sévères à la fois.
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